
1931 –
Daniel Chicault est né à Briare, dans le Loiret, en 1931. Détenteur d’un CAP de photographe et d’un Brevet de compagnon, il fit le service militaire en Algérie, certifié photographe au Centre d’Exploitation Photographique de l’état major, 5ème région aérienne à Alger. Libéré, il travailla de nouveau à Paris quelques mois. Après guerre, la France détruite, il entreprit un «tour de France », les poches vides, une couverture roulée sur le porte-bagages de sa bicyclette, longeant la Loire. A La Baule, il compléta sa formation auprès d’un ancien séminariste, Yves Blin, et collabora avec de grands studios. Il reçut en 1951 le brevet de compagnon avant d’entrer au studio Stara à Paris. Il traversa la Méditerranée en 1952, pour se rendre tout d’abord en Algérie puis s’installa au Maroc, à Casablanca, où il resta 6 ans. Il fut le collaborateur de Georges Audissou du studio APPI (Application de la Photographie à la Publicité à l’Industrie). Par la suite, il se rendit à Port-Lyautey (Kénitra) où il fut le portraitiste des aviateurs de la base américaine. La rencontre de Jean Besancenot motiva une expédition parmi les tribus Seksawa du Haut-Atlas.
« Mon projet en 1956 : une expédition pour réaliser un film documentaire en 16 mm couleur inspiré de « Connaissance du monde » suivie d’une présentation à Paris, salle Pleyel, un rêve ambitieux ».
Ainsi, pour la première fois, furent fixés sur la pellicule couleurs 16 mm au printemps 1957, les visages de ces vallées retirées, sous le titre “Paysages et Visages du Haut-Atlas”. Il s’agit du premier film couleur réalisé dans cette région. Daniel Chicault était accompagné de Roland Maréchal. Témoignage ethnologique exceptionnel, une partie importante est consacrée à la tribu Seksaoua et aux danseurs Tiskiouines. Le cinéaste accompagna la caravane muletière du caïd récemment nommé, qui se rendait pour la première fois dans les montagnes berbères. Puis, une autre partie est consacrée à la tribu Mgouna, établie sur le versant sud du Haut-Atlas. Ce document est exceptionnel, il s’agit d’un des premiers films couleur tournés dans le Haut-Atlas. Cette réalisation cinématographique permit à Daniel Chicault de rentrer dans le cycle des « Connaissances du monde » et de travailler pour Télé-Luxembourg. Le commentaire de Daniel Chicault accompagne la dernière version du document réalisé en 2008 à la Cinémathèque de Bretagne et présentée à l’exposition “Berbères, de rives en rêves” sur les Berbères à l’Abbaye de Daoulas. Une version du film est déposée au Quai Branly. Le film est diffusé en permanence à la Maison de la Photographie, et à l’Ecomusée Berbère de l’Ourika.