Décembre 2016

Les tombeaux saadiens se situent au nord de la qasba almohade de Marrakech. Ce somptueux complexe funéraire a été restauré en 1917 par le service des beaux-arts et des monuments historiques.
L’accès principal de cette nécropole de la famille royale saadienne communiquait avec la mosquée limitrophe fondée par Yaaqub al-Mansur. Depuis 1917 une nouvelle entrée a été aménagée dans le flan sud-ouest qui conduit vers un espace à ciel ouvert occupé par un cimetière et un jardin délimités à l’est et au sud par une muraille intérieure flanquée de tours.
Le noyau de cette nécropole fut érigé par le sultan Abdallah Al-ghalib en 1557 pour abriter la tombe de son père Muhammad Shaykh fondateur de la dynastie saadienne. Plus tard, le sultan Ahmad Al-mansur Dahbi (1578-1603) procéda à des travaux d’élargissement et d’embellissement de cette nécropole à l’instar des Mamlouk d’Egypte ; pour accueillir sa propre dépouille et celles des différents membres de sa famille y compris sa mère Lalla Massouda.
La nécropole se compose de deux ensembles architecturaux : le premier s’articule sur trois salles. Il s’ouvre sur un oratoire à trois nefs dans lequel des tombes ont été ajoutées à partir du XVIII siècle. Un mihrab trace une niche pentagonale coiffée d’un arc brisé outrepassé qui repose sur quatre demi colonnettes de marbre gris encadrées de quatre autres colonnettes similaires et surmonté d’une coupolette à muqarnas.
Catalogue de l’exposition : Les tombeaux saadiens de Marrakech.
Cet ensemble compte également une salle médiane dite aux douze colonnes. Espace fastueux sous forme d’ une coupole reposant sur quatre groupes de trois colonnes de marbre de cararre qui soutiennent un plafond en bois sculpté et décoré de grands arcs cintrés à muqarnas rappellant par leur ordonnancement le pavillon oriental de la qarawiyyin probablement contemporain. La partie la plus luxueuse de cette salle abrite les dépouilles du batisseur de cet ensemble funéraire Ahmed al Mansour, de son fils zidane ainsi que celles de ses successeurs immédiats.
Ce premier ensemble s’achève sur une salle creusée de trois niches et couverte d’une succession de plafonds en bois de cèdre. Sur deux des quatre pierres tombales existantes on peut lire les inscriptions commémoratives des tombeaux de Abdallah al Ghalib et de son père Muhammad Shykh.
L’allée traversant le cimetière à ciel ouvert permet d’atteindre le second ensemble connu sous le nom de « qubba lalla mesaouda ». La première salle renfermant son tombeau constitue le noyau initial de la nécropole. En effet, sous le règne d’Ahmed al Mansur, elle fut dotée au sud d’une grande salle couverte d’un plafond de cèdre au décor inachevé et de deux loggias à l’est et à l’ouest dont les portiques sont soutenus chacun par deux colonnes de marbre blanc surmontées de console à muqarnas et de linteaux en bois de cèdre.
Ce chef d’œuvre d’architecture funéraire, puise, incontestablement, sa source dans les nécropoles des dynasties précédentes notamment celles des mérinides à Fès et à Chella.
D’autant plus, les savoir-faire liés au travail de stucs, de céramique (mosaïique de céramique à glaçure excisée) de sculpture des plafonds en cèdre s’apparentent vraisemblablement aux productions hispano-maghrébines notamment celles immortalisant l’art nasride que l’on reconnaît à l’Alhambra de Grenade.
Partenariat avec la Délégation Régionale du Ministère de la Culture du Maroc.